Paul Cornu est né à Glos la Ferrière LE 15 JUIN 1881, mais sa famille vient s'établir quelques années après à Lisieux où elle a déjà des attaches. Jules Cornu y dirige une petite entreprise de transports et déména­ge­ments, assurant la correspondance avec la "petite vitesse" en gare de Lisieux.
          Ingénieux, bon dessinateur, Jules Cornu aime imaginer des mécanismes plus ou moins compliqués. Après son certificat passé à "l'école des frères", Paul le seconde dans son travail comme dans ses projets aventureux.
           Le bureau de l'entreprise de transports, rue de la Gare, se complète ainsi d'un atelier de mécanique et cycles: les premières "inventions" naissent dans cet atelier.
           En 1902, le transport est peu à peu abandonné au profit du développement de l'atelier de mécanique transféré plus tard 16 rue du Bouteiller (rue Dr Degrenne). Un autre des garçons, Jacques, y est à son tour employé. Là sont construits tricycle, moto, voiture, et enfin l'hélicoptère avec un premier vol en 1907 : cela occupe beaucoup d'heures de travail. Paul est resté célibataire, mais il doit prendre sa part de la charge familiale: nourrir une tablée de quinze personnes!

            En 1910 c'est la fin de l'aventure et bientôt c'est la guerre. Paul comme ses frères est mobilisé. Il fait la guerre dans le service infirmier, mais un de ses frères est tué et un autre gravement mutilé.
            Dans les années 20, tout en gardant son atelier de mécanique et cycles, il se lance dans la grande nou­veauté du moment et ouvre un nouveau "département": la construction des "Postes de T.S.F". Il se tient bien entendu au courant des progrès de l'aéronautique et collabore occasionnellement à l'hebdomadaire spécialisé "les Ailes".
          Parallèlement, il prend des responsabilités (souvent de trésorier) dans diverses associations: adminis­tra­tion de "l'école des frères", société de St Vincent de Paul, Syndicat d'Initiative. En 1935, il succède à son père comme conseiller municipal, siégeant dans la minorité d'un conseil dominé par la personnalité de Henry Chéron. Compétition électorale mise à part, il apprécie, (comme tous les lexoviens me semble-t-il), les quali­tés hors pair d'administrateur de celui que les chansonniers appellent "le Cid de Normandie".
            En 1939, il a 58 ans; il est requis comme tourneur dans une usine d'armement à Vire. La fatigue de l'âge qui se fait sentir, le décès de sa mère et de son père, le poids des évènements, le vieillissent prématurément. Il ne se voit pas formant un successeur et s'apprête à fermer son atelier. Il meurt sous les bombardement alliés dans la nuit du 6 au 7 juin 1944 avec neuf autres membres de sa famille.